Je viens d’écouter la longue interview de Madame Le Pen, quelques heures avant la déclaration du Premier ministre, M. Lecornu II.
Cette intervention semblait vouloir s’inscrire dans le cadre démocratique, mais elle manque cruellement de prise en compte de la situation sociale et économique actuelle. Peu de propositions concrètes émergent, si ce n’est une stigmatisation habituelle visant l’Europe, les immigrés et l’insécurité.
Ce qui m’a surtout dérangé, c’est cette fébrilité palpable, son ton désabusé et constamment ironique, qui trahit, comme toujours, une certaine incompétence.
Alors oui, cette question peut concerner, pour certains, un électeur de gauche, pour d’autres, un électeur de droite. Je l’ai moi-même ressentie en tant qu’adhérent d’un parti centriste.
Mais en quoi cette question serait-elle légitime ?
Pour moi, la direction du RN, par son histoire qu’elle n’a jamais reniée, par ses positions et ses réseaux internationaux, constitue un parti hors du cadre démocratique.
Comme le soulignait Bernard POIGANT, ancien maire de Quimper, dans un éditorial du Télégramme, « l’interdiction d’accès à certains emplois dans l’administration, les entreprises publiques et les organismes chargés de missions de service public aux personnes possédant la nationalité d’un autre État » est contraire aux principes républicains.
Certes, les électeurs du RN ne sont ni les promoteurs ni les auteurs de ces propositions. Mais combien d’entre eux ont réellement pris le temps d’en mesurer les conséquences ? D’autres mesures liberticides suivront, comme on le constate dans tous les partis populistes au pouvoir à travers le monde. Sans être directement responsables, ces électeurs en porteront la responsabilité collective en cas d’adoption de telles mesures, si ce parti venait un jour à gouverner.
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